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Eco-Trail de Paris

Parce que plus rien ne m’arrête, et que 2016, devient l’année des premières fois (enfin, je parle de course à pieds là hein), j’ai investi 25 euros afin de niquer mes genoux, visiter la forêt de Meudon et dominer Paris dans le domaine de Saint Cloud (oui, si tu connais pas ce coin, sache qu’à un moment tu as une vue panoramique de ouf sur la capitale et rien que pour ça, ça vaut le détour de prendre le RER jusque dans le 92).

Bref, j’ai tenté l’aventure du trail en participant à l’Eco-trail de Paris. Comme je suis fofolle mais pas suicidaire, j’avais anticipé en choisissant le tout petit riquiqui 18 km. Il faut savoir que tu as 4 options possibles en fonction de ton état psychologique avancée, 18 / 30 / 50 ou 80 km dans une sombre forêt du 92, dans les jardins de château de Versailles et au 1er étage de la tour eiffel.

Pourquoi avoir choisi ce trail-ci tu vas me dire? Parce que:

1) Quand t’habites Paris le plus haut dénivelé possible reste Montmartre et clairement c’est pas le Mont Blanc, alors choisir 400 m de dénivelé pour ton premier trail c’est déjà un défi de fou furieux.

2) Toujours quand t’habites Paris bah tu aimes tellement ta ville que tu vois pas pourquoi aller courir ailleurs ton premier trail (snobisme parisien, sissi)  sachant que tu devras gérer un stress déjà incommensurable, alors rajouter à ça le train/ avion pour une autre ville, c’est mission impossible.

Ce qui est chouette avec cette épreuve, c’est qu’en plus elle est ECO RESPONSABLE. C’est-à-dire que chaque participant signent une charte éthique à respecter durant la course, et ça c’est quand même une sacré bonne idée vu le nombre de déchets abandonnés au sol lors des courses officielles (ravitaillements notamment, mais aussi vêtements, gobelets, et je ne parle même pas des déchets humains). Donc, pendant cet eco-trail, tu devras utiliser uniquement les toilettes, avoir ton propre gobelet ou ton eau, respecter les consignes de tri de tes déchets… Bon, ce devrait toujours être ainsi, mais comme les humains sont parfois un peu concons, c’est important de le souligner et d’en faire une priorité.

Revenons donc à ce fameux trail de 18 km, j’arrive pas très fraîche comme un gardon (vu que j’ai  du me lever en même temps que les mères de famille pour anticiper le trajet jusqu’à Meudon avec la ligne N. LA LIGNE N! Qui connaît cette ligne?) sur le lieu de départ, à savoir le château de Meudon avec mon acolyte de course.

Je me précipite donc vers la file d’attente des toilettes sèches (because eco responsable tout ça), qui est clairement un très bon point. Ces wc sont propres et l’odeur de bois y est tellement plus agréable comparée aux wawas mises en place d’habitude. Surtout pour nous les filles, sachant que c’est toujours un enfer sur terre le problème de wc lors des courses.

Après ce délicieux moment, vient le départ et là, à notre grande surprise pas de speedy gonzales, les traileurs/ traileuses partent sur un rythme tranquille. On se dit donc qu’il doit bien y avoir une raison, et qu’il va falloir certainement gérer son allure.

Les 5 premiers kilomètres sont plutôt agréables en forêt, j’ai d’ailleurs vu mon premier fessier féminin derrière un bosquet qui tentait de faire pipi au calme (raté Madame).

On se caille quand même beaucoup les miches (5 degrés), et on entre enfin dans le vif du sujet: notre première belle côte. Que dis-je un pan de montagne, une colline, j’ai pas pris mon mousqueton, j’ai pas signé pour faire de l’escalade!

Moi, qui m’étais jurée de ne jamais marcher, je tente de trottiner pour dompter ce mur, et m’aperçois  au bout de 100 m qu’en fait tout le monde marche. Je fais pareil et j’essaye de ne pas trop me fatiguer, sachant qu’il reste encore 14 km.

Jusqu’au 9ème kilomètre, on a de belles montées et de folles descentes en forêt, parfois on traverse des villes et c’est assez drôle de nous voir à la file indienne. On arrive au point de ravitaillement et là encore à notre grand étonnement, on prend le temps de s’arrêter, de boire, manger et parfois même aller aux toilettes. On n’est pas là pour faire une course rapide, le temps s’est arrêté, on profite de l’instant.

Une banane, et 2 Tucs plus tard, nous repartons avec toujours autant d’enthousiasme, mon acolyte m’abandonne et pousse son moteur aux 11ème kilomètre, je continue mon chemin à travers la forêt ravie de ces instants de découverte. Je suis comme Pocahontas, enfin avec la frange grasse et le camelbak, mais j’entends chanter les esprits de la montagne (enfin presque, j’entends surtout mon coeur qui bat la chamade dans les côtes).

J’écoute mon corps, je marche lorsqu’il y a des bouchons (pire que le périph, les sentiers sont petits et les traileurs nombreux, donc parfois tu fais la queue et tu patientes), je vois les kilomètres passés et au 16ème, arrivée dans le domaine de Saint Cloud, je sais que c’est la fin, en plus ce n’est que de la descente alors je m’en donne à coeur joie.

Je sautille comme un cabri, j’étire ma foulée, bon je fais quand même gaffe à pas m’écrouler comme une masse, laissée pour morte dans le fossé.

Je vois la ligne d’arrivée, je sautille comme une fan de Justin Bieber, je la franchis sourire aux lèvres, je suis heureuse. Oui, heureuse, et j’ai accessoirement les dents du fonds qui sèchent. Mes barres de céréales avalées, je comprends que j’aime le trail, que ça n’a quand même rien à voir avec les courses à pieds. Il faut  connaître sa foulée, et ses limites, et oublier complètement le temps, sinon le prochain c’est quand?

Mawee :

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