Première course officielle 2016 et pas des moindres, le semi-marathon de notre belle capitale. J’ai comme qui dirait l’impression que cette année sera sportive ou pas.
Bon, cette année on dit pas le semi mais le « fitBit semi », va savoir pourquoi, perso j’ai toujours pas compris. Donc, dimanche 6 mars, rendez-vous à 9h30 pour retrouver les potes et rentrer dans notre sas (- de 2 heures, on est pas des flèches, mais on est là un dimanche matin à 9 heures alors pas de mépris merci).
Mon acolyte et moi-même, affublés de notre plus beau sac poubelle (because, on se caille un peu les miches), nous lançons des galéjades, on regarde la foule de coureurs et on profite de ces instants d’attente pour se dorer la pilule sous le soleil matinal.
L’heure de départ de notre sas arrive et on se met alors en mode automatique, on galope pendant 10 kilomètres à une jolie allure, on profite des ravitos, on écoute les acclamations place de la bastille, on kiff quoi. Puis, arrivés aux 12ème kilomètre, le drame. A ce moment-là du parcours, je ne sais plus qui je suis, ou je vais, et dans quel état gère. Bref, mon esprit sort de mon corps et je me regarde courir en me disant « mais pourquoi ? Bon Dieu, de Bon Dieu, pourquoi tu fais ça un dimanche matin ? A quel moment tu décides de courir 21.10 km comme ça ? T’es pas sérieuse ? Si ? Ah, si. »
Bref, jusqu’au 17ème kilomètres, mon âme s’absente de mon corps, et mon binôme voit dans mes yeux le vide abyssal qui m’étreint, mais comme dirait Kerry « on doit vivre ou mourir ensemble » (on est des guerriers keskya). Il reste donc à mes côtés pour le pire et il devient un soutien psychologique silencieux, mais indispensable pour le meilleur.
Aux 19ème kilomètres, le meneur d’allure -2 heures nous dépasse et là mon pote à la compote pète les plombs et débute alors un panel d’insultes à mon encontre, afin que j’accélère le pas « sans déconner, on est pas là pour faire 2 heures, tu lâches rien, allez », bref mon esprit retrouve mon corps et j’accélère aux 20ème kilomètres, telle une antilope pourchassée par un lion (oui, parce qu’en fait, il fait peur mon binôme avec ses yeux énervés quand même), je galope et donne tout ce que j’ai pour finir en 1 :58 et m’écrouler sur mon complice. Fière de l’avoir fait, heureuse d’avoir vaincu la barre des moins de deux heures.
2016 sonne le glas de mon premier semi, et pas des moindres vu que c’est celui de Paris, avec pas moins de 37 480 finishers. On se rappellera que la 1ère meuf à finir ces 21.10 km l’a fait en 1h09, moi je me rappellerais que j’ai failli perdre la vie aux 12ème et que j’ai fini 49 minutes plus tard, presque morte. Mais l’important n’est-il pas de participer ?
Un grand merci à Ludovic pour m’avoir soutenu dans cette galère depuis un an maintenant (malgré mes tocs, mon despotisme et mes problèmes gastriques. Oui, bon on est plus à ça près).
Bonjour,
Sympa votre récit de cette « toute première fois » sur semi. Je travaille pour un magazine de course à pied, accepteriez-vous de partager cette expérience ? Merci d’avance pour votre retour. Alice
Chère Alice,
Je serais ravie de partager ma folle experience pour ce premier semi parisien 😉
La Chippo Lettrée