Première course officielle 2017 sous la pluie et à Vincennes, dans la catégorie « loisirs », un 10 km sans pression. En pleine préparation pour le marathon de Paris, j’me tâte à tenter un record ou pas. Se tient un duel dans ma tête de mon moi 2016 et mon moi 2017:
- 2016: »Tu vas pas pousser Bibi dans les orties?! Tu voudrais quand même pas te blesser avant le marathon? »
- 2017: »En même temps, c’est peut-être le moment de te surpasser un peu nan?! T’en as pas marre de toujours courir tranquille sans te faire mal?! Tu voudrais pas un peu tester ce que t’as dans les cuissots?! »
- 2016: »Nan, mais en plus t’as pris un petit déj, tu vas avoir mal au bide, et il fais tout gris… Profite plutôt de la balade. Nan?! »
- 2017: »Sérieusement, t’es dans ton legging un dimanche matin sous la pluie, accompagnée de ton frère ce serait peut-être le moment de donner un peu plus que d’habitude. »
Et voilà, comment à 11 heures, dimanche 5 février je me lance sur les foulées de Vincennes. Le parcours est roulant, très plat et même si l’organisation des sas de départ est pas tip top, on se laisse facilement pousser des ailes dans la foule de coureurs.
Pour une fois, je vais te dire ce qui s’est réellement passé dans ma tête hier sur ces 10 km:
Du 1er au 2ème km, je tente de suivre mon frère qui ne fait que doubler tous ce qui porte un dossard, forcément au 2ème km j’ai un point de côté, je maudis les départs trop rapides et mon insuffisance cardiaque, au 3ème km le point de côté s’est évanoui, du coup j’accélère (enfin je tente toujours de suivre mon frère). Jusqu’au 5ème km, je me rends compte que notre allure est bien au-dessus du rythme que je m’étais imposée mentalement, et je me dis que je vais décéder au 6ème km; Vincennes c’est pas si loin de chez moi pour les détails posthumes. Du 6ème au 8ème km je demande prestement à mon frère de me divertir, forcément il trouve rien à me dire, du coup je m’ennuie et focalise sur un mantra « je peux, je peux, je peux… Je peux le faire. » Au 8ème, je fais des calculs mentaux pour me rendre compte au 9ème qu’il me reste qu’1 km et que c’est bientôt la fin.
Cette course est l’une des rares avec un objectif décidé sur la ligne de départ, et je l’ai surpassé grâce à la petite voix dans ma tête et la présence de mon frère. Du coup, je suis 39ème sur 644 (dans la catégorie senior féminine) et j’ai l’impression d’être sur le podium.
Cette année 2017 s’annonce forte, mentalement et physiquement. Il n’est pas facile de changer, d’avancer et de pousser ses limites, mais cette année je vais essayer. Qui sait, ce sera peut-être l’occasion de tomber pour mieux me relever (à méditer)?!
Je profite de cet article pour vous souhaitez une bonne année du coq!