Pour ce marathon de Paris 2018, j’ai décidé de vous écrire un compte rendu personnel de course. Ce n’est que mon témoignage, je parle de moi, rien que de moi. La messe est dite.
Marathon de Paris à – 10 kms :
« Je le finirais pas. C’est dead. » Voilà mon mood une heure avant de débuter le marathon de Paris (pour la deuxième fois. En 2017, c’était ici).
Voilà quatre semaines que j’ai une douleur incompréhensible dans la jambe gauche. Les médecins ne trouvent pas de quoi il s’agit, maybe un début de fracture de fatigue ou le syndrome des loges (des trucs sympas en somme).
Alors ce marathon, j’y vais avec une boule au ventre, en me projetant sur 25 kilomètres maximum. Je ne vois pas comment je vais pouvoir tenir plus (vous l’avez le suspens là ?).
Jusqu’au 23ème kilomètre :
L’ambiance de départ est toujours aussi poignante, 43 537 personnes, mon teammate et moi (on change pas une équipe qui gagne) nous élançons dans cette folle aventure en partant des Champs Elysées. Il fait déjà 17 degrés, le soleil est à son max, nous partons à un rythme tout doux en tapant des poses devant les photographes de la Concorde. J’me disais qu’il faudrait avoir un petit souvenir quand bien même je ne fais qu’un semi aujourd’hui (spoiler : je n’aurais aucune photo de l’organisation. J’ai pas du mettre mes cuissots suffisamment en avant).
Pendant les 20 premiers kilomètres (qui s’étirent des Champs Elysées jusqu’au bois de Vincennes, en traversant Paris), je ne pensais qu’à une seule chose : ma jambe. Comme une épée de Damoclès au-dessus de mon marathon.
Je revois les images de l’année précédente, les sourires, les gens qui m’avaient soutenu sur le parcours et mentalement je suis loin, très loin de mon mood positif 2017. Dans ma tête j’ai un leitmotiv : « Un pas après l’autre. Faut que ça tienne. »
Au 23 ème km (après Bastille), on croise mon cher et tendre, ça me rebooste, je me sens plus forte. Du coup, je lui crie « Rendez-vous au 30 ème km ! » Va savoir pourquoi, je me suis dis que ça allait le faire au moins jusque là.
Du 24ème au 35ème kilomètre :
A mon sens, on rentre dans le dur, mentalement je me dis « ça passe ou ça casse. Si je tiens jusqu’au 35ème, je le finis. »
Les quais de Seine ne sont pas évidents à gérer, des montées, des descentes, le fameux tunnel de la voie Georges Pompidou beaucoup trop long et sombre. Mais je m’accroche, et je ne pense plus à ma jambe (méthode Coué « je vais bien, tout va bien »). Avec mon teammate on parle peu, on est concentré.
Chaque encouragement est pour ma pomme, tout est bon à prendre. Je m’appelle François, Damien, Bénédicte, Maman. Tout se garde, rien ne se jette dans ce genre de moment.
On passe devant la Tour Eiffel, on recroise mon partenaire de love au 34ème km avant de rentrer dans le bois de Boulogne, je suis remontée à bloc, je lui dis « je le finis, je t’attends à l’arrivée ».
Du 35ème à l’arrivée :
Niveau chrono, on est sur un petit rythme pépouze, on force pas. Mais au 35ème kilomètre, BIM les crampes de mon pote à la compote surgissent sans prévenir. Va falloir faire avec, temporiser cette sale histoire, lui faire serrer les dents et avancer. Il ne reste que sept kilomètres, ce n’est rien.
Et on va le faire, sans surprise, on va le finir ce Marathon de Paris. Avec même un sprint de bâtard sur les 300 derniers mètres.
Parce qu’à deux c’est quand même mieux et que sans lui j’aurais peut-être pas fini. Merci à Ludovic pour ces moments dingues, que ce soit les entraînements sous la pluie, sous la neige, en plein hiver, à la frontale dans les bois, ou sur les courses comme aujourd’hui. Merci.
Le marathon de Paris en chiffres :
Le marathon de Paris c’est :
- 55 000 inscrits
- 25 % de femmes
- 31 % d’étrangers
- 3 tonnes de fruits
- 3 000 bénévoles
- 5 arrondissements traversés et deux bois (Vincennes et Boulogne)
- 520 000 bouteilles d’eau
- un ravitaillement tous les 5 km
Si tu veux plus de chiffres et pourquoi pas t’inscrire l’année prochaine c’est directement sur le site du marathon de Paris.
Bravo pour ta course! Comment va ta jambe? (parfois les blessures disparaissent après les courses…j’espère que ce sera le cas pour toi 😉 )
Merci ! Après une IRM il semble que ce soit bien des douleurs intra-osseuses. Donc je serais au stade des prémices de la fracture de fatigue. Du coup, REPOS.