Une semaine en Bourgogne: la Saône et Loire

La Roche de Solutré

La Saône et loire

Après notre visite de Beaune, nous roulons vers la Saône et Loire (la Bourgogne encore et toujours). Notre chemin nous mène à Solutré Pouilly. Ici j’y ai passé tous mes étés d’adolescente; j’ai pleuré derrière l’église, grimper jusqu’à la roche, refait le monde dans les vignes, bu beaucoup trop de limonades au sirop de kiwi et mangé tellement de glaces à la vanille… Bref, Solutré Pouilly c’est beaucoup de nostalgie et l’envie de gravir ce roc, ce cap, cette péninsule.

Solutré Pouilly

La route qui mène jusqu’au site pour grimper sur la roche de Solutré virevolte entre les vignes. Point Culture: l’histoire raconte que lors de la seconde guerre mondiale les résistants du pays auraient juré que si la France gagnait la guerre, chaque année au printemps ils monteraient au sommet de la roche. La popularité du gros caillou tient donc à cette anecdote et au fait que François Mitterand l’a pratiqué de 1982 à 1995.

Revenons à nos moutons, une fois que tu t’es garé, tu peux emprunter un sentier bien balisé en passant devant le musée de la Préhistoire (qui d’après le guide du Routard vaut le détour). Et en moins d’ 1 heure (4 km) tu arrives au sommet de la roche de Solutré avec une vue imprenable sur les vignes et villages alentours ainsi que sur la roche de Vergisson. Trois autres sentiers de randonnée sont proposés pour découvrir le patrimoine culturel de cette belle région (8, 13 et 14 km). Je ne peux que vous inciter à les emprunter et passer une belle journée dans les vignes (pour info, Solutré Pouilly Vergisson sont labellisées grand site de France, ce qui permet de renforcer la qualité du site tout en respectant son environnement).

Cluny et son abbaye

Dans la région, Cluny est le village où il fait bon vagabonder en été, intime et pourtant très vivant. Tu peux y savourer des glaces à tomber, boire des coups pour pas chers et rencontrer des étudiants de l’école Nationale supérieure d’arts et métiers.

Mais à Cluny, on y vient aussi pour son abbaye. Simple monastère au Xème siècle, c’est devenue au fil des ans un centre spirituel et culturel de premier plan pour l’Europe entière. Au XIème siècle, l’abbaye de Cluny est la plus grande église du Monde et ce jusqu’au XVIème siècle. Cependant comme dit le proverbe japonais « quand la lune est pleine, elle commence à décliner », avec la révolution française vient l’heure du pillage des églises, et Cluny n’y échappe pas. Du coup, bim bam boum, l’édifice est entièrement dépouillé, les cloches, grilles et gargouilles sont déposées pour être fondues, bref c’est la ruine. Le monument est même vendue pour servir de carrière de pierres. C’est dire la chute de l’empire religieux.

Et pourtant, quand y en a plus y en a encore et en 1920 un archéologue américain fait tout un tas de recherches et de fouilles pour procéder à une reconstruction graphique de  l’abbaye à son apogée.

Alors, pourquoi visitez ce site qui n’a plus sa splendeur d’antan (moins de 10% des bâtiments initiaux)? Pour l’Histoire pardi, pour imaginer cette seconde Rome démesurément immense, pour flâner dans les jardins et le cloître.

De la tour des Fromages (autrefois appelée tour des fèves, du coup je me demande s’ils stockaient du fromton ici), tu peux avoir un panorama sympatoche sur l’abbaye et Cluny (après avoir gravi 120 marches et t’être délesté de 2 euros).

Chère Saône et Loire, je reviendrai. Parce que toi et moi on a beaucoup trop de souvenirs et surtout j’ai encore plein de bouchons de chèvre à manger…

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