Corse du Sud IV – la Montagne

La plage au bout d’un moment on s’y ennuie, j’ai fais tous les châteaux de sables sans seau, j’ai enterré mon mec sur sa serviette, j’ai bitché sur les moules bites et les trikinis, j’ai fais semblant de savoir nager et matté les poissons dans l’eau avec un masque, j’ai même fais griller mes knakis pendant quelques minutes, bref j’ai écoulé mon stock d’activités sur la plage. Il est grand temps d’aller voir la montagne! Rendez-vous à Sainte Lucie de Tallano, village de l’Alta Rocca qui domine la vallée (450 mètres d’altitude) et qui nous offre un ballet de couleurs au coucher du soleil, époustouflant.

A Sainte Lucie de Tallano, y a une fontaine centenaire, deux églises, un couvent, de hautes maisons de granit collées les unes aux autres et formant des ruelles étroites, et un vieux monsieur qui vend tout un tas de produits locaux dans un local-capharnaüm. C’est un village de charme qui permet de profiter du calme de la montagne, et c’est un bon point de départ pour des excursions.

Juste à côté, on découvre les Bains de Caldane, 3 bassins provenant d’une source naturelle d’eau sulfureuse (38 °C), qui aurait soit-disant des vertus thérapeutiques (dermatologie, rhumatologie…), on y reste maximum 20 minutes et clairement après cette baignade, je me suis sentie détendue comme jamais.

Les Bains de Caldane

On nous a parlé de Sartene comme étant la plus corse des villes corses et située pas loin de Sainte Lucie de Tallano, du coup on est allé voir si c’était vrai (quoiqu’on sache pas vraiment ce qu’est une ville corse en vrai).

Pour la visite de ce bourg, on a pris l’audioguide (5 € à l’office de tourisme), et on a pu revivre l’histoire de Sartene. On a compris que Pascal Paoli était un héros ici (et partout en Corse), qu’on est perché à 300 mètres d’altitude, qu’il existe encore une procession le vendredi saint. Sartene c’est un labyrinthe de ruelles pavés et de passages secrets, la place Porta rebaptisée place de la Libération par De Gaulle en personne où tous les villageois se réunissent pour refaire le monde, l’échauguette (tour génoise du 16ème siècle), l’hôtel de ville (ancienne maison forte et palais des gouverneurs), et un musée de la préhistoire. OK, Sartene est une ville corse fière de ses traditions et nous le rend bien (cf la bouteille de Fiumicicoli achetée dans un boui boui).

Il est temps d’aller faire une randonnée, une vraie et de découvrir les aiguilles de Bavella. Du col du même nom qui culmine à 1218 mètres d’altitude on admire l’étendue du massif formé par ses roches aux couleurs extraordinaires. On a pris un peu la tangente et on s’est arrêté bien avant le col pour contempler ces aiguilles de granit roses, on a respiré l’air de la foret de pins, on s’est senti tout petits, et en fait j’ai pas vraiment de mots pour exprimer ce que j’ai ressenti face à ces tours (1899 mètres d’altitude pour la plus grande).

Pour finir ce périple de la corse du Sud (qui cache encore bien des mystères, ceci n’étant qu’une infime partie de cette région extraordinaire), je vous parle d’un endroit par lequel on est souvent passé et qui a plusieurs visages: le barrage de l’Ospedale. Le village de l’Ospedale offre une vue imprenable sur Porto-Vecchio, une forêt de pins l’entoure et un lac se forme au  niveau du barrage. Sauf qu’en été, ce lac s’assèche et alors le décor devient apocalyptique ou lunaire en fonction de ton état d’âme. Bref, c’est un lieu assez dingue qui mérite d’être vu et en plus y a des randonnées et des cascades pas loin.

Bilan de la montagne:

Rochers et pins: 2 / mauvaises langues: 0

Village corse: 1 / mauvaises langues: 0

Unanimement (et parce que je suis la seule à écrire et à donner mon avis ici, n’est pas despote qui veut), la Corse du Sud c’est magique. On m’en avait dit bien des choses, et crois moi je peux t’en dire encore bien plus.

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