Un détour à Marrakech

Pour moi, dans mon cervelet de moineau, le Maroc c’était le tajine, les berbères et le boulaouane. Bref, j’étais de ces gens pleins de préjugés qui s’en tamponnent le coquillard de la recette du panachi à l’avocat.

Et puis, un jour (peut-être parce que j’avais une très grosse envie de manger des pastillas), je décide d’aller voir là-bas ce qui s’y passe.

Direction Marrakech la « ville rouge », non pas qu’ils soient coco, mais plutôt parce que les bicoques sont de cette couleur, d’ailleurs ici ce serait plutôt tendance momo (ndlr: monarchie constitutionnelle).

Quand t’arrive à l’aéroport de Marrakech, tu vas tenter de déjouer le niveau 1 du jeu « je suis touriste, mais faudrait quand même pas me prendre pour un tire lait » qui consiste en gros à chercher un taco capable de t’emmener vivant et entier dans la Médina au tarif affiché devant l’aéroport. Grâce à la perte d’une valise par notre compagnie aérienne, nous avons pu jouer plusieurs fois cette partie avant d’accéder au 2ème niveau « rentrer au riad de nuit sans se perdre dans la Médina ».

Marrakech, on nous avait dit que c’était beaucoup trop touristique, bruyant, et surtout étouffant. Sauf qu’à la période choisie, les touristes étaient plutôt aux abonnés absents et la température était idéale (20 degrés en moyenne). On a donc croisé que des autochtones qui souriaient, et c’est quand même hyper chouette de rencontrer des gens qui font pas la gueule.

Nous avions décidé de dormir dans un riad, une maison construite en carré autour d’un patio, un truc assez étonnant et pas très lumineux, mais comme généralement à Marrakech il fait plus de 30 degrés t’es bien content de retrouver ta couche fraîche.

Pendant notre séjour, on a battu le pavé de la Médina :

• On a foulé le sol d’une école coranique « la Medersa Ben Youssef » d’un style arabo-andalou (et autant te dire qu’un étudiant en théologie ferait beaucoup d’ombre à un promoteur parisien, ils pouvaient être 900 pour 150 cellules, sachant qu’une cellule dépasse pas 10 m², j’te laisse faire le rapport occupant/ occupé). C’est assez édifiant de se projeter dans ce lieu de savoir.

• On est allé faire un tour au musée de Marrakech, qui n’a d’intérêt que pour le palais dans lequel il est installé. L’un des plus beaux de la fin du 19ème siècle, avec un lustre phénoménal et une jolie cour.
  
  

  

  

  
• On a siroté un panachi à l’avocat sur la terrasse du musée de la photographie (situé dans un ancien fondouk). The place to be (pour moi), un havre de paix en pleine Médina. Sur cette terrasse j’aurais pu y rester des heures si on avait pas eu d’autres chats à fouetter. Mais comme je suis une obstinée, on y est retourné pour savourer un couscous et BIM!
  

  

  
• On a tenté de se perdre dans la palais Bahia, mais certaines salles étaient fermées, forcément on était un peu déçus. Le peu qu’on en a vu, c’est vraiment beau. Et en plus, y a pleins de petits chats…
• Du coup, on est allé au Palais El Baadi, et c’est assez dingue cet immense terrain nu et les restes de cet ÉNORME édifice construit en 1578. L’effet désertique, les cigognes nichées sur les remparts, le Minbar (c’est une chaire à prêcher, pas le frigo pour picoler) et la vue sur la ville via les terrasses font de cet endroit, un incontournable.
  

  
• On a tourné en rond dans les souks, on a fait des affaires, et même qu’on s’est fait des potes à la compote à force de passer devant les mêmes étales de milles et unes merveilles. L’ambiance des souks est particulière, ici il vaut mieux flâner, discuter et observer. Le temps s’arrête, et les marchands ne sont même pas insistants.
  

  

  

  En dehors de la médina, qui est le centre historique de Marrakech, y a autant de merveilles:

• La légendaire Place Jemaa el-Fna, où tu sirotes ton jus d’orange ou de pamplemousse, tu regardes les marchands ambulants, tu te poses à une terrasse (pour profiter de l’agitation en soirée).

• Les tombeaux saadiens, pas le truc le plus excitant de Marrakech mais les décorations et sculptures sont magnifiques. Je vous conseille d’aller déjeuner au Sultana (la terrasse donne sur les tombeaux saadiens).

• Passer sous la porte Bab Agnaou et admirer la magnifique frise décorative (qui est un verset du coran)
• Déambuler une matinée dans les jardins de Majorelle à l’ombre des arbres, et faites autant de photos de fausse blogueuse mode que possible.

Bref, à Marrakech tu peux t’y perdre, te faire de nouveaux copains, manger mieux qu’à la maison, sentir la fleur d’oranger toute la journée, et boire du jus d’oranges frais à pas d’heure. J’ai déjà envie de retourner au Maroc pour découvrir d’autres contrées.

P.S: Si jamais vous voulez des adresses pour dormir, manger et boire le meilleur thé à la menthe, contactez-moi 😉