Au mois de mars, y avait Baloji qui passait au théâtre des Etoiles à Paris, forcément j’y étais parce que c’est un peu LE rappeur à suivre.
Baloji, c’est qui ?
Déjà faut savoir que Baloji signifie « sorcier » en swahili. Le gars est à peine sorti du ventre de sa mère que déjà un mythe se créé autour de lui. Né au Congo, il part vivre en Belgique avec son père. On va pas se mentir, sa vie n’est pas un long fleuve tranquille, il apprend vite à se débrouiller tout seul et découvre le rap très jeune en formant un groupe « Starflam » qui aura son petit moment de gloire.
Toute bonne chose ayant une fin, Baloji quitte le groupe et stoppe la musique pendant quatre ans. Un jour, il reçoit une lettre de sa mère (qu’il n’avait jamais revu, soit dit en passant) lui expliquant qu’elle l’a vu à la TV et qu’elle est sûre qu’il va réussir étant donné qu’il habite dans la même contrée que Marvin Gaye. Oui parce que Marvin est venu vivre en Belgique suite à des problèmes de flouze.
Bref, Baloji sortira en 2008, un album « Hotel Impala » dans lequel il raconte sa vie, en réponse à la lettre de sa mère. Autant te dire que c’est un petit bijou : du jazz, de la soul, du groove. En 2010, un deuxième album voit le jour « Kinshasa Succursale ». Là on rentre dans le vif du sujet, une patte, un son made in Congo. De la rumba, du lourd.
En 2015, il sort l’EP « 64 Bits and Malachite », dans lequel Baloji décrit les contradictions du Congo. Le ton est grave et la mélodie enivrante. C’est encore une pépite, notamment son titre « Spoiler ».
L’année dernière, c’est avec « 137 avenue Kanamia » qu’il me fait palpiter. Son clip « Peau de Chagrin / Bleu de nuit » qu’il a réalisé lui-même au Congo est magique. C’est donc cet album qu’il nous a livré sur la scène des Etoiles en mars dernier.
Baloji danse sur les Etoiles :
Dans une petite salle près de Château d’eau, Baloji arrive en costume et chapeauté. Alors oui, bien sûr, la salle n’est pas remplie mais moi je dandine du fessier. Parce que ce gars là, accompagné de musiciens de talents (notammebt Dizzy Mandjeku), mouille sa chemise, il donne tout sur scène.
Il danse avec classe, il envoie des déhanchés avec panache, il balance ces paroles comme des cris du coeur. Et moi, je suis convaincue. Ce mec n’est pas juste un artiste, c’est un artisan.
Alors, j’invite tous les fans de rap du monde entier à écouter ces albums, regarder ses clips, acheter des places de concerts. Venez découvrir ce sorcier.