Que celui qui ne connaît pas Kassav se jette la première pierre. KASSAV, c’est THE groupe mythique, et surtout les créateurs du zouk.
En 1979, des musiciens et chanteurs antillais (de Guadeloupe plus précisément) décident de créer un nouveau style musicale basée sur des musiques traditionnelles antillaises (Kompa, Biguine, gwoka, calypso…), et de mélanger le tout avec du rock, de la salsa, du reggae… Le zouk est né, et avec lui un phénomène international: KASSAV.
Kassav ça veut dire galette de manioc mais aussi tambour (gwo ka – musique née pendant l’esclavage) et c’est toute la dualité du groupe, une musique festive parfois très légère mais aussi des chansons militantes défendant la culture antillaise entre autres (un des rare groupes a chanté exclusivement en créole).
Annoncée comme la dernière au zénith de paris, ils ont mis le feu avec le même répértoire que leur première fois en 1986. Pendant 3 jours, ces fous furieux ont fait chanté, crier, sauté 15 000 personnes au moins. En chiffre, personne ne peut les surpasser: 60 zéniths, 400 000 spectateurs, des stades de France complets. Même Johnny fait pas mieux.
Jocelyne, Jacob, Jean-Claude, Jean-Philippe et les autres ont donné 3 heures de concerts non stop, sans aucun temps mort, et avec toujours la même flamme de leur groove tropical! Pipo a ambiancé le zenith comme d’hab, et les murs de cette salle ont tremblé encore une fois.
Miles Davis a dit de Kassav: « Le zouk est la musique du futur ». Je ne sais pas si c’est le cas, mais Kassav reste inébranlable depuis 37 ans, et sans aucune promotion. Je ris beaucoup à l’heure ou j’écris ces lignes en lisant des papiers de Télérama, des Inrocks ou même de Libé, qui encensent Kassav alors même que les médias métropolitains n’ont eu de cesse de cantonner ce style à la compagnie créole et aux imitations poussive « Sa ka maché Doudou? »…
Kassav c’est beaucoup plus que ça, et pour le comprendre, fallait être au zénith ce week-end.