La SainteSprint, un petit morceau de la célèbre SainteLyon, mon expérience:
La course à pieds c’est top tendance, c’est devenu LE sport à pratiquer sur Paris, du coup je décide de prendre la tangente et de participer à une course hybride mi trail/ mi raid dans des conditions un peu extrêmes, une ambiance blairwitch, et surtout loin de la capitale: la SaintéLyon. Elle se déroule de nuit et relie Saint Étienne à Lyon (72 km pour les plus foufous).
Bon, n’étant pas encore maso et ma préparation se limitant au marathon, j’ai opté pour l’épreuve de la SaintéSprint. Un parcours de 22 km, qui permet de « découvrir l’ambiance de la SaintéLyon » dixit le site internet tout en restant un minimum fraîche et dispo sur la ligne d’arrivée.
Samedi 3 décembre 23 heures, après avoir pris les navettes qui partent de la halle Tony Garnier le départ est donné à Soucieu en Jarrest dans une ambiance électrique. Les 3 000 habitants de cette bourgade nous acclament comme des super héros, on brille de milles feux avec nos frontales et je transpire d’excitation dans mes chaussettes BV Sport offertes avec le dossard (combo chaussures de trail jamais testées et nouvelles chaussettes: je fais n’importe quoi, mais spoiler: j’ai encore mes 10 doigts de pieds et presque tous mes ongles).
Pendant les 6 premiers kilomètres le parcours lumineux de nos loupiottes est exceptionnel, au 7ème kilomètre on bouchonne, pire qu’à la vente privée de Bleu de Paname. Le terrain est étroit, on est en file indienne dans une belle côte, on s’arrête 15 minutes le temps de faire un reportage photos et d’improviser une ola avec les 2 400 participants. L’esprit trail est bien loin du jeu de coudes élitiste des courses parisiennes. Ici rien ne sert de courir on arrive à point.
C’est déjà le ravitaillement du 10ème kilomètre, j’ai l’impression que cette expérience sera trop courte, un bout de banane, un peu d’eau et ça repart. Pour profiter encore plus longtemps du paysage et du décor surréaliste qui s’offre à nous, je vais prendre le temps et ralentir, on est pas là pour faire un chrono mais plutôt pour vivre un moment de grâce. La brume nous enveloppe, les traileurs se font de moins en moins nombreux, je sifflote jusqu’à ce que je vois un mur, c’est à dire que la route qui s’étend devant moi est perpendiculaire à celle sur laquelle je cours.
Mais ce qui est méga bath dans ce genre de course, c’est que tu peux marcher sans honte dès que ça devient pentu. Bon mettre de la côte sur les derniers kilomètres c’est couillu, et j’ai une pensée suicidaire pour ceux qui auront déjà fais 65 km. Et puis ça redescend je déroule jusqu’à Lyon, au loin je vois le reflet des ponts et des usines des quais sur la Saône et c’est juste Whouahou.
J’aperçois déjà la halle Tony Garnier et l’arche de l’arrivée: 22 km c’est trop court j’ai pas eu le temps de saisir ce qui s’est passé cette nuit.
Mes recommandations pour participer à la SainteLyon:
Au cas où si jamais un jour tu veux tâter du lyonnais, je te donne mes infos importantes pour cette course:
- Tu récupères ton dossard à la halle Tony Garnier (monument historique majestueux et accessoirement anciens abattoirs), d’où tu prends la navette pour prendre le départ
- Tu peux emporter des vêtements de change que tu laisseras dans le car prévu à cet effet au départ et que tu récupéreras à la halle (point d’arrivée), et crois moi tu kifferas ta race, vu la température.
- Les traileurs sont solidaires, bavards et ont la galéjade facile.
- La Saintésprint c’est au moins 60% de bitume, cependant je conseille les chaussures de trail parce que dans la montagne ça glisse grave, c’est boueux ou givré et parfois même sableux.
- Équipe toi d’une frontale qui éclaire mieux que les néons de la cabine d’essayage chez Zara, et ne fais pas comme moi avec mon premier prix décathlon, tu finiras coller aux basques de tous les participants pour savoir où mettre tes pieds et/ ou morte dans un ravin.
- Mets au moins 3 couches de vêtements, parce qu’en décembre dans cette région, il fait froid. Très froid. A base de -1 °C, donc pour éviter d’avoir la goutte au nez et éventuellement une pneumonie, prévois aussi le bonnet, les gants et le cache cou (que tu pourras ranger dans ton camelback si t’as trop chaud, frimeur).
- Sois suffisamment reposé et mange dans l’après midi parce que courir dans le froid la nuit ça pompe toute ton énergie.
- N’ai pas peur de marcher, de profiter du paysage et même de parler avec les autres coureurs. A part si t’es Vincent Viet pas de chronos sur cette course, mais beaucoup de PLAISIR!
La SaintéLyon, ce n’est pas juste un raid nocturne, c’est mieux que n’importe quelle drogue.