X
    Categories: Run

Le trail des forts à Besançon 2017

Après le marathon de Paris, je voulais sortir de ma zone de confort avec le trail des forts à Besançon sur l’épreuve du 28 km (je suis en manque de sensations fortes mais le 48 km c’est pas pour tout de suite).

Ce trail est le plus grand de la France de l’Est, d’où son nombre de participants: 4 700 inscrits cette année, contre 3 800 en 2016. La maladie du trail se propage lentement mais sûrement. Cette épreuve mixe nature et culture puisqu’on a la chance de croiser les forts du 18 et 19ème siècle qui protègent la cité Vauban. On est sur un parcours classé au patrimoine mondial de l’Unesco, et ça envoie du pâté niveau panorama (même avec la pluie et la brume).

Le départ du 28 km se fait sans encombre, on décolle dans la 3ème et dernière vague histoire de pas gêner les vrais traileurs qui regardent leurs chronos. Oui, bon parce que moi quand je fais du trail, je retire ma TomTom, je profite du paysage, j’hume l’atmosphère des sous bois, je fais des photos avec mes yeux, je mange trop de tucs aux ravitos en papotant avec les bénévoles. Bref, je pars derrière pour éviter les bousculades.

Et dès les premiers kilomètres, je sens que ça va être hardcore jusqu’à ma mort. En gros, il a plu toute la semaine, d’ailleurs il continue de pleuvoir, le terrain est glissant, le parcours est technique, donc embouteillages. Pendant 1 heure on piétinera, je perdrais ma fierté et mon ego dans la boue. Le mental prendra cher sur les 5 premiers kilomètres.

Je regarde l’heure, ça fait 1h30 et on a fait que 6 kilomètres, si ça continue comme ça, c’en est fini de notre course, on passe pas la barrière horaire; je suis un peu énervée et beaucoup déprimée.

Quand j’entends l’appel du comté au 1er ravito, je vois la lumière, et le trail peut enfin commencer. Adieu les embouteillages et coucou le soleil. Je mange des oranges, je bois de la Saint Yorre, le kiff.

1er ravito et le SOLEIL

Jusqu’à la fin, j’ai pris cher physiquement, le dénivelé de 1 000 dans la boue ça fait mal, très mal. J’ai glissé, nagé, mangé de la boue, je me suis accrochée aux arbres, aux gens, j’ai perdu mes baskets, je suis tombée (une seule fois, je suis assez fière de cet exploit), j’ai déliré dans ma tête, j’ai dit beaucoup de gros mots (maman c’est pas ma faute, c’est juste que bon… Enfin tu vois quoi!). Heureusement que mon frère était là pour m’accompagner, parce que seule j’aurais pleuré.

Quand j’ai compris que les caméras sur le parcours retransmettaient l’épreuve sur France 3 région, j’ai rentré le bide, serré les dents en souriant (pas facile de faire tout ça en même temps) et fait semblant que c’était trop facile de grimper à 4 pattes une colline pleine de boue.

Après 26 kilomètres de péripéties, on arrive à la citadelle de Besançon, et là c’est magique. On surplombe la cité, on voit la ligne d’arrivée en contrebas, c’est parti pour la descente et les derniers kilomètres d’une aventure extraordinaire.

Le trail c’est un sport bien particulier, qui nécessite des muscles différents de la course à pieds standard. Au lendemain de la course j’ai même des courbatures aux bras (on court pas qu’avec les jambes). Mais la fierté d’avoir fini, le bonheur de profiter de la nature (visuellement, olfactivement…) fait (presque) oublier la difficulté ressentie sur le moment. Alors si t’aimes courir, challenge toi sur un trail, si possible au soleil, au pire s’il pleut, ça te fera toujours une séance de soins du corps à la boue.

Avantmore
Aprèsmore
Aprèsmore

Un point important pour nous, les femmes qui n’étaient que 18% sur l’épreuve du 28 km et 12% sur le 48 km, faites du trail, n’ayez pas peur, chaussez vos baskets. Les traileuses que j’ai rencontrées sur le parcours étaient toutes fortes et belles, toutes exceptionnelles. Go, go go!

P.S: si jamais tu veux t’inscrire l’année prochaine c’est ici

Mawee :